Travailler en Colombie est une expérience enrichissante aussi bien professionnellement qu’humainement. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai tendance à inciter mes amis et autres lecteurs à vivre une expérience professionnelle en Colombie ou ailleurs. Que ce soit pour apprendre une nouvelle langue, développer de nouvelles compétences ou donner du style à ton CV tu ne regretteras certainement jamais d’avoir fait le choix de partir quelques mois à l’étranger pour y travailler ou y étudier.

Lire aussi :

Comme chaque vendredi cet article a été rédigé en collaboration avec Sebastien qui habite sur Cali et anime le blog VivreEnColombie. En bas de page tu trouveras son avis sur le thème du jour : travailler en Colombie.

Tu peux aussi consulter son article ici : être freelance en Colombie.

Un nouveau blogueur nous a rejoint : Victor El Franchute. Il nous raconte aujourd’hui sa recherche de travail dans la ville de Bogotá. N’hésite pas à visiter son blog et à découvrir son article : la recherche d’emploi en Colombie.

 

Travailler en Colombie

Trouver un travail en Colombie

Avant de travailler en Colombie il faut déjà y trouver un emploi. C’est bête à dire mais c’est une étape obligée.

Il existe plusieurs options :

  • Trouver un poste depuis la France
  • Se faire embaucher en VIE (le rêve de beaucoup d’expatriés)
  • Faire du démarchage directement sur place auprès des entreprises

Dans tous les cas il faut être conscient qu’il n’est pas forcément simple de trouver un emploi en Colombie. Il existe bien sûr de nombreuses opportunités pour les français et autres européens qui souhaiteraient venir s’y installer et y exercer leur profession… cependant la concurrence commence à être rude. De plus en plus d’étrangers cherchent à venir s’installer en Amérique Latine et la Colombie est une destination en vogue depuis maintenant quelques années.

Il est aussi très important de comprendre que le marché du travail colombien est très différent du marché du travail français (et des marchés suisse, belge, luxembourgeois etc.).

Le processus de recrutement et la sélection à l’embauche se fait souvent sur des critères qui pourraient sembler paradoxaux aux étrangers qui ne connaissent pas encore bien le pays et sa culture d’entreprise.

Avoir le meilleur CV et faire bonne impression pendant l’entretien d’embauche ne suffit pas toujours en Colombie.

Lire aussi : comment rédiger ton CV colombien

 

Les sites utiles pour trouver un emploi en Colombie

Si ton objectif est d’obtenir un contrat en VIE (Volontariat International en Entreprise) je te conseille de visiter ces pages web :

Voici aussi quelques pages colombiennes qui mettent des offres d’emploi en ligne :

Cela te permettra de voir les profils recherchés et aussi de te faire une idée sur les secteurs qui recrutent actuellement. Je te conseille aussi d’envoyer ta candidature de manière spontanée auprès d’entreprises qui pourraient trouver un intérêt à embaucher un étranger qui possède des compétences dans ton domaine d’expertise.

 

Trouver du travail en Colombie : le CV

Contrairement à ce que tu pourras lire sur le site de France Diplomatie, le curriculum vitae qu’utilisent les colombiens est sensiblement différent du modèle de CV à la française.

Là où les européens et autres nord-américains ont tendance à se conformer à l’utilisation d’une seule page, les colombiens sont eux bien plus expansifs. Un CV colombien peut facilement dépasser la dizaine de pages. Il y est même fait mention de références personnelles et professionnelles (noms et informations de contact de proches et d’anciens collègues et/ou supérieurs hiérarchiques).

Pour en savoir plus sur le CV colombien : comment rédiger ton CV colombien

Ecouter le podcast : CV et paperasse en Colombie

 

Ma recherche d’emploi en Colombie

A mon arrivée en 2012, pour mon installation définitive en Colombie, je souhaitais continuer à exercer dans l’hôtellerie-tourisme. J’ai donc loué une chambre dans une auberge sur Cartagena de Indias (la ville la plus touristique de Colombie) et ai commencé à faire du porte à porte CV à la main.

A part quelques coups de soleil, je n’ai jamais réussi à décrocher un véritable entretien à cette époque. Je ne me suis pas laissé décourager et ai envoyé mon CV à toutes les universités de la Côte Caraïbe. Après un entretien à l’Universidad del Norte et un autre à l’Universidad Simón Bolívar j’ai signé mon premier contrat colombien : professeur de Marketing.

A cette époque, l’expatriation en Colombie n’était pas encore à la mode mais certaines universités commençaient déjà à s’essayer à l’internationalisation.

Il m’aura fallu un peu moins de 3 mois pour réussir à me faire embaucher par une entreprise colombienne. Pour mon premier visa de travail (contrat de 4 mois) il m’aura suffit d’un aller-retour au Panamá et d’une courte visite au consulat colombien local.

Lire aussi : comment j’ai réussi à payer mon visa beaucoup moins cher 

Par la suite, j’ai pu négocier un contrat de 2 ans afin d’être plus tranquille et ne pas avoir à faire une demande de visa à chaque nouveau semestre. J’ai aussi créé ma propre entreprise (une SAS) et développé mon activité d’accompagnement en expatriation et création d’entreprise en Colombie.

Ecouter le podcast : trouver un emploi en Colombie

 

Faut-il parler espagnol pour travailler en Colombie ?

La question du niveau de langue pour trouver un emploi en Colombie peut vite se poser. Cependant, tout dépend du métier que tu souhaites exercer et de ton secteur d’activité.

Un professeur de français n’aura par exemple pas forcément besoin de bien maîtriser l’espagnol pour se faire embaucher par un centre de langues ou une université colombienne. Il en va de même pour quelqu’un qui voudrait enseigner au sein d’une institution renommée dont les élèves sont aptes à recevoir des cours en langue anglaise.

Travailler en Colombie dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme peut aussi être envisageable sans être parfaitement bilingue.

Pour tous les autres styles d’emplois les choses se compliquent un peu. De la même manière que l’on ne recrutera certainement pas un individu qui ne sait pas communiquer en français en France, il te sera compliqué de trouver un travail en Colombie sans savoir te défendre un minimum en espagnol.

Je te conseille donc vivement de pratiquer ton niveau de langue avant de partir distribuer tes CV dans tous les sens.

Connaitre quelques expressions locales pourrait aussi t’aider à t’attirer la sympathie de ton futur employeur :

Ecouter le podcast : je n’aime pas parler espagnol avec des francophones

 

Le visa pour travailler en Colombie

Si tu trouves un employeur décidé à te faire intégrer son entreprise il te faudra alors faire une demande de visa.

La démarche fait souvent peur mais n’est pas si compliquée.

Ton employeur devra te fournir plusieurs éléments et attestations concernant son entreprise ainsi qu’une copie de ton contrat de travail. Sans contrat de travail pas de visa (sauf si tu es travailleur indépendant).

Lire aussi :

A moins d’avoir un conjoint (sérieux et régulier) ou de posséder la double nationalité il te faudra faire une demande de visa de travail pour pouvoir exercer en Colombie. Ce type de visa ne te permettra pas de travailler pour plusieurs entreprises. Plus d’informations sont disponibles dans cet article : le visa M de migrant. Voir aussi : les tarifs des visas colombiens.

La procédure de visa de travail s’effectue principalement en ligne : comment faire sa demande de visa colombien online.

Une fois ton visa obtenu il te faudra aussi réclamer (et payer) ta « cédula de extranjería« .

 

Le visa vacances-travail en Colombie

Depuis juin 2015 il est possible de profiter de ton séjour en Colombie pour développer de nouvelles compétences professionnelles. En effet, la France et la Colombie on signé un accord de PVT (Programme Vacances Travail).

Les conditions sont les suivantes :

  • Etre majeur
  • Avoir moins de 30 ans
  • Etre ressortissant français

Le but de ce visa 100% gratuit est de permettre à de jeunes français de partir travailler en Colombie et de découvrir la culture locale. Cet échange est aussi valable pour les colombiens qui souhaiteraient venir découvrir la France et y travailler quelques temps.

Ce visa permet à son détenteur de rester au maximum 12 mois sur le sol colombien.

Pour en savoir plus :

 

Travailler en Colombie : la rémunération

Le salaire minimum colombien s’élève actuellement à 781.242 pesos colombiens soit 233,73 euros au taux de change actuel (juin 2018). Dans le cadre d’un VIE (Volontariat International en Entreprise) la prime nette mensuelle est actuellement fixée à 2.051,26 euros soit 6.856.203 pesos colombiens ce qui est plus que confortable pour vivre dans cette région du monde.

Les rémunérations et conditions à l’embauche sont très différentes en fonction des secteurs d’activité et du poste occupé. A titre d’exemple, un professeur universitaire diplômé d’un Master peut espérer gagner un peu plus de 3.000.000 de pesos par mois (897,55 euros). A cela s’ajoutent les primes et autres « censentías« . L’employeur est aussi (théoriquement) tenu d’affilier son employé auprès d’une EPS (service de couverture santé privé).

Le salaire minimum versé par les entreprises colombiennes est donc bien inférieur à celui imposé par l’Etat Français. Cependant, comme je l’expliquais un peu plus haut, tout dépend de l’emploi et du secteur.

 

Mon salaire de professeur en Colombie

En tant que professeur universitaire à temps complet je touche chaque mois 3.147.225 pesos colombiens. Si tu fais la conversion en euros c’est peu mais si tu connais le niveau de vie en Colombie c’est une rémunération plutôt confortable.

Lire aussi : être professeur en Colombie (bon plan pour un expatrié)

Dans mon cas, je complète mon activité principale par des missions annexes telles que des conférences, des activités d’accompagnement entrepreneurial ou l’organisation de séminaires.

Il est possible pour un conférencier d’empocher entre 500.000 et 1.000.000 de pesos pour une présentation d’une heure ou deux s’il est reconnu dans son domaine.

Dans tous les cas, il est important pour toi de savoir que leurs conditions à l’embauche sont ici bien différentes que dans ton pays d’origine. Les colombiens ne sont pas habitués à négocier leur rémunération ou même leur conditions de travail. La concurrence est rude sur le marché de l’emploi colombien et la rotation du personnel est importante au sein des entreprises.

Autre anecdote : je me souviens avoir attendu 4 mois avant de recevoir l’un de mes salaires. Mes collègues ne semblaient pas choqués par la situation et ne se sont jamais ouvertement plaints de ce retard de payement (on parle tout de même de 120 jours d’attente). Le portier de mon immeuble reçoit régulièrement son salaire avec plusieurs semaines de retard.

 

5 compétences que tu vas acquérir en travaillant en Colombie

Vivre une expérience professionnelle en dehors des frontières de ton pays est quelque chose de très enrichissant. C’est d’ailleurs l’occasion de développer de nouvelles aptitudes et ce, sans forcément t’en rendre compte.

Une plus grande ouverture d’esprit

Les cultures colombienne et européenne sont sensiblement différentes. Travailler en Colombie t’obligera souvent à mettre de l’eau dans ton vin.

Les comportements entre collègues et la vie en entreprise ne sont pas les mêmes que dans ton pays d’origine. Certains d’entre eux pourraient te surprendre ou te choquer, dans tous les cas c’est à toi qu’il advient de t’adapter. Bien sûr tu peux en profiter pour partager un peu de ta culture avec tes nouveaux collègues. Evite cependant d’entrer dans le jeu risqué du « dans mon pays c’est mieux… » ce n’est pas une bonne idée si tu souhaites te faire des amis sur ton nouveau lieu de travail.

Lire aussi : les 8 expatriés français détestables que tu ne veux pas croiser

Une prise de recul face à ta propre culture

Avec le temps tu découvriras que de nombreuses choses qui te paraissaient logiques ne le sont pas forcément ou bien que la logique n’est éventuellement pas quelque chose que tout le monde partage.

C’est souvent bien plus facile à appréhender dans un contexte international de travail.

Les méthodes de travail colombiennes ne sont pas toujours les mêmes que celles de ton pays d’origine. La façon d’approcher un client potentiel, de négocier, d’écrire un courrier ou même le rapport à l’autorité sont sensiblement différents ici en Colombie.

Tu en apprendras beaucoup sur ta propre culture en collaborant avec des colombiens.

L’empathie

A fréquenter et travailler avec des individus radicalement différents de ceux que tu as pu côtoyer auparavant tu apprendras certainement à mieux comprendre et appréhender les sentiments qu’ils pourraient ressentir.

Travailler en Colombie te permettra de te mettre plus facilement dans la peau des autres et de comprendre leurs besoins. C’est une belle leçon de vie et une compétence professionnelle indéniable.

Le bilinguisme en espagnol

Pas de doute sur ce point-là, au bout de quelques mois tu seras un expert en espagnol et pourras te défendre dans toutes les situations de la vie de tous les jours et même prospecter des clients aux quatre coins du monde.

La patience

En Amérique Latine la notion de temps est radicalement différente de celle que tu as pu expérimenter en Europe. Ici les rapports humains et la confiance prévalent sur la ponctualité. Bien sûr certaines régions sont plus affectées par cette différence de comportement professionnel que d’autres. Dans tous les cas si tu viens travailler en Colombie tu devras apprendre à être patient dans de nombreuses situations.

 

Travailler en Colombie : 48 heures par semaine

La semaine de travail colombienne est de 48 heures.

La plupart des gens travaillent donc du lundi au vendredi et aussi le samedi matin.

C’est d’ailleurs plutôt drôle d’essayer d’expliquer le concept des 35 heures à des amis colombiens, je t’invite à essayer et à partager leurs réactions en commentant cet article. Il est possible qu’ils ne veulent pas forcément te croire.

 

Le style de management colombien

Rentrons dans le vif du sujet et parlons un peu de mon ressenti quant à la vie en entreprise en Colombie.

J’ai pu travailler pour plusieurs entreprises colombiennes et aussi donner des conseils à quelques unes. Bien sûr mon expérience est personnelle et aussi très orientée Côte Caraïbe. On ne peut donc pas tirer de conclusions à grande échelle et affirmer que les colombiens observent toujours tel ou tel comportement. On peut cependant essayer de trouver quelques tendances comportementales et managériales en analysant mes annecdotes.

Près de 70% des entreprises colombiennes sont familiales, leur modèle de gestion est donc forcément impacté par cette caractéristique.

A mon sens, le management colombien est autoritaire et directif. Rares sont les décisions qui sont prises en équipe ou qui sont soumises à une éventuelle discussion au sein du groupe de travail. C’est au directeur, au propriétaire ou au gérant de l’entreprise qu’il advient de décider du cap à prendre et des mesures à appliquer pour y arriver. Les employés sont là pour suivre ses directives et appliquer les consignes données.

L’autonomie et la prise d’initiative ne sont pas spécialement valorisées au sein des secteurs où j’ai pu exercer (éducation, hôtellerie, tourisme, restauration).

 

La gestion des conflits dans le monde du travail colombien

Les conflits sont plutôt rares dans les entreprises que j’ai pu visiter. Les colombiens n’aiment pas les disputes et ont plutôt tendance à les fuir. La législation du travail colombienne et la possibilité d’employer un individu au travers de contrats à durée déterminée tout au long de sa vie doit certainement aussi brider les éventuels tempéraments révolutionnaires… on remplace vite un subalterne encombrant (c’est ce que j’ai pu noter au sein des universités et restaurants que j’ai fréquentés).

Dans tous les cas les décisions prises par les dirigeants ne sont que peu remises en cause. C’est certainement ce qui entrave l’innovation au sein de nombreuses entreprises de la région.

Ecouter le podcast : ce qui bloque les entreprises colombiennes

A une époque où j’offrais mes services aux hôtels et restaurants de ma région, on me demandait souvent de faire de la délation et de dénoncer les employés qui n’étaient pas au top niveau en terme de service client. La plupart des employeurs trouvant plus logique de licencier un employé plutôt que de le former et de le fidéliser. C’est pour cette raison que j’ai préféré abandonner mon activité de conseil dans ce domaine.

 

Rentrer en France après une expérience professionnelle en Colombie

A l’époque où j’étudiais mon Master d’école de commerce je m’étais fixé l’objectif de profiter au maximum de mes 3 années de cursus pour m’internationaliser au maximum. C’est d’ailleurs la principale raison qui m’avait poussé à suivre cette filière : partir étudier à l’étranger et découvrir d’autres cultures (pour ce qui est des compétences commerciales je pense qu’un bon DUT suffit amplement).

Après mes 6 mois d’échange universitaire en Colombie et 3 mois d’expérience professionnelle aux Etats-Unis (sans compter mes 3 années d’apprentissage) mon curriculum vitae commençait à avoir un peu la classe et se démarquer du lot.  Je voulais trouver un stage dans le Triangle des Bermudes ou un casino à Las Vegas mais j’ai dû me contenter de Disney World… on ne peut pas tout avoir !

Quoi qu’il en soit mon passage en Colombie n’est jamais passé inaperçu auprès des recruteurs que j’ai pu rencontrer. Je pense même que c’est l’une des principales raisons qui en faisait un CV attractif à l’époque. L’imaginaire collectif autour de la destination donnait certainement plus de piquant et d’employabilité à mon profil.

C’est un sujet qui revenait toujours sur la table au moment d’évoquer mon parcours : réalités du pays, mythes et préjugés etc. Un bon point pour éveiller l’attention d’un futur patron et partager avec lui quelques vérités peu médiatisées sur la destination.

A mon sens, la Colombie est une bonne destination pour se développer professionnellement et humainement.

 

Travailler en Colombie : une expérience enrichissante

Quoi que l’on puisse penser du style de management colombien ou du système de rémunération appliqué dans cette région du monde il y a fort à parier que travailler en Colombie t’apportera beaucoup.

Travailler avec des individus d’une autre culture et collaborer avec eux sur des projets est certainement la chose la plus enrichissante qui puisse t’arriver professionnellement. Que ce soit au travers d’un stage, d’un VIE ou d’un contrat de travail formel je t’invite vraiment à vivre cette aventure et internationaliser ta vie professionnelle et ce, en Colombie ou ailleurs. Tu ne le regretteras pas !

 

L’avis de Sebastien (VivreEnColombie)

L’attractivité de la Colombie a fortement augmenté, c’est indéniable. Quand l’immigration était encore marginale, les entreprises ne se souciaient pas des permis de travail et étaient ravies de compter avec un étranger parmi leurs effectifs. En 2003, j’ai travaillé plusieurs mois dans un institut de langues très reconnu sans permis ni contrat. Je recevais un chèque à la fin du mois que je retirais à la banque sans aucun problème.

Tout ça est bien fini. La concurrence augmente chaque année, les entreprises sont surveillées et le Ministère des Relations Étrangères ne plaisante pas sur les règles. Les conseils de Doniphane sont importants et constituent une bonne marche à suivre pour se préparer et obtenir un boulot. Clairement, cela vaut la peine. Ça sera une expérience de vie inoubliable et qui se démarquera pour la suite de votre carrière.

Je rajouterai comme conseils de tenir compte du marché du travail selon les régions. Le poste que vous espérez avoir ne sera pas forcément disponible partout. La majorité des entreprises internationales se trouve à Bogotá. Les entreprises d’import-export sont à Bogotá mais aussi à Cali, Carthagène et Barranquilla. Le secteur de la mode et du textile se concentre principalement à Medellín et Cali. Les agences touristiques sont généralement basées à Bogotá et Carthagène. Quant aux instituts de langues et hôtels, on en trouve partout.

Les universités engagent régulièrement des étrangers, mais il faut tenir compte des dates scolaires.

Lire aussi : Les petits boulots en Colombie

 

L’avis de Victor (El Franchute)

Je suis pour ma part arrivé plus récemment que Doniphane et Sébastien en Colombie, il est donc très intéressant de constater l’évolution du marché de l’emploi sur ces dernières années. Il faut bien sur comprendre que si la tendance reste à la croissance et à de meilleures conditions de sécurité, l’afflux d’étrangers va aller grandissant et la compétition sera de plus en plus rude. Mais si nous sommes ici c’est bien parce que le jeu en vaut la chandelle.

Je rajouterais cependant que si Doniphane a pu faire valoir son expérience en Colombie lors de son retour en France, ce ne serait maintenant plus suffisant. Il est aujourd’hui presque impensable d’arriver au grade de master sans au moins une expérience d’un semestre à l’étranger. La grande majorité des masters ont au minimum passé 1 an voire plus à l’étranger et voyagent désormais de par le monde entier. Je pense donc qu’une expérience à l’étranger n’est plus un bonus sur un CV mais une base presque obligatoire.

Quitte à vivre une expérience internationale, venez-vous dépayser en Colombie ! Je pense que Doniphane touche un point important, travailler avec ce type de management en Colombie est enrichissant et présente un vrai challenge. Il me semble que la combinaison Français-Colombien est particulièrement efficace, les mentalités se complètent plutôt bien.

 

Conclusion : travailler en Colombie

Après avoir lu les commentaires de Sebastien et Victor plusieurs souvenirs me sont revenus en mémoire.

En 2012 lorsque je cherchais à décrocher un premier emploi en Colombie j’ai moi aussi reçu une proposition d’embauche un peu bancale (sans visa à la clé). Un call-center me proposait de m’engager pour une mission d’assistance client en langue anglaise mais ne voulait pas se compliquer l’existence avec les démarches nécessaires à l’obtention de mon permis de travail. Pour le coup j’avais refusé.

Par la suite j’ai été démarché par plusieurs universités de ma région que ce soit pour donner des cours, animer des séminaires ou encore des conférences. A l’époque mon visa de travail limitait théoriquement mes possibilités d’embauche (impossible de travailler pour une autre université que celle figurant sur mon passeport).

 

Faut-il être prêt à tout pour travailler en Colombie ?

Ce sont les employeurs colombiens eux même qui m’ont toujours suggéré des solutions parfois inconcevables pour un français :

  • Mettre au point un contrat et voir si la migration colombienne pointe le bout de son nez
  • Faire mine d’embaucher un professeur colombien qui me transférerait ensuite l’argent sur mon propre compte
  • Me payer de manière informelle (« au black »)

Concernant le travail non déclaré on parle tout de même de conférences rémunérées à hauteur de 2 millions de pesos. Il y a de quoi se poser des questions sur la gestion comptable de certaines entreprises…

Quoi qu’il en soit c’est le genre de jeu auquel je te conseille de ne pas jouer si du décides de venir travailler en Colombie. La migration colombienne est de plus en plus vigilante en ce qui concerne l’embauche de main-d’œuvre étrangère.

Voir ce qu’en dit la presse colombienne :

De temps en temps la migration colombienne vient faire un tour chez mon employeur et jette un œil aux contrats de travail des professeurs étrangers :

Voiture de patrouille de la migration colombienne

Le marché du travail colombien garde donc une certaine flexibilité mais il y a certaines règles à ne pas prendre à la légère si tu souhaites pouvoir continuer à vivre et travailler en Colombie le plus longtemps possible.

J’espère que cet article t’aura permis d’en savoir plus sur les opportunités qu’offre le pays à celles et ceux qui voudraient venir y développer leur carrière professionnelle et que toi aussi tu trouveras une activité qui te convient sur le territoire colombien.

Pense aussi à lire les articles de Victor et Sebastien qui en savent long sur ce que travailler en Colombie veut dire !

¡Hasta pronto!