Aujourd’hui en Colombie, nous sommes en pleine crise du COVID-19. Depuis la mi-mars, tout le monde (ou presque) est confiné et les cours sont « assurés » sur Internet. On utilise des plateformes telles que Zoom, Microsoft Teams ou encore Whatsapp pour que l’agenda académique ne soit pas interrompu en milieu de semestre.

Les colombiens, pour la plupart, sont flexibles et savent s’adapter au changement. Les étudiants et les professeurs mettent tous de la bonne volonté pour que la transition soit efficace et sans douleur (les universités et leurs services techniques aussi) !

Les difficultés rencontrées sont cependant nombreuses :

  • Coupures intempestives de courant
  • Familles sans équipement informatique
  • Manque d’accès à une connexion de qualité
  • Foyer familial surchargé

En l’espace de 10 ans, j’ai côtoyé un large panel de réalités colombiennes… cependant, je continue de tomber des nues quand un étudiant me confie :

« Mon quartier n’a pas d’électricité depuis 2 jours »

« Je dois partager l’ordinateur avec mes petits frères »

« Je n’ai plus de forfait Internet pour me connecter au cours de ce soir »

« La réception mobile est trop mauvaise dans mon village »

À cela viennent s’ajouter les interruptions sonores intempestives de type « aguacateeeeee » des vendeurs ambulants ou les dialogues de la tv-novela de la grand-mère qui ponctuent nos cours de marketing.

Ce qui m’interpelle ce n’est pas la fracture sociale colombienne abyssale… mais plutôt la romantisation opérée par les médias pour nous venter des exploits incroyables tels que :

  • Des étudiants qui grimpent aux cimes des arbres pour capter la 3G et assister à leurs cours en ligne.
  • Des enfants qui s’improvisent des ordinateurs factices faits de résidus de cartons et autres débris trouvés dans les déchets.

Une sorte de glorification du « quand on veut on peut » à la sauce latino-américaine.

Bilan : un bon sujet à débattre avec celles et ceux qui nous assurent que la Colombie a beaucoup changé et que tout y est possible… mais seulement pour une minorité peut-être ?

À demain, en Colombie !