Faire un échange universitaire en Colombie
Nous sommes début janvier et je suis en chemin pour mon premier cours de Marketing.
Mon échange universitaire colombien commence bien, c’est mon thème favori.
Normalement la classe devrait être dictée en anglais. Ça m’arrange car je ne suis franchement pas au niveau en espagnol. Mon école de commerce française m’a bien averti « Tu pars à tes risques et périls ». Il faut dire que je les ai harcelés pour qu’ils me laissent traverser le globe et étudier en Amérique Latine malgré mon niveau plus que bancal dans la langue locale.
De toutes manières personne d’autre ne voulait choisir cette destination… nous étions 2 à être intéressés sur plus de 600.
Je me lève tôt pour arriver en avance et montrer que je suis un gars sérieux.
J’ai cette idée que si tu pars en échange loin de chez toi, tu représentes aussi bien ton école que ton pays et ta culture. Donc si j’arrive en retard ils penseront forcément que tous les français sont des tires-au-flanc. Déjà qu’ils croient que nous ne prenons pas de douches… je ne voudrais pas en rajouter une couche !
Il est 5h50 et mon cours est programmé de 6h00 à 8h00 du matin. Je suis devant la porte, tout est « bajo control » !
5h55, toujours personne. Je m’inquiète. Un étudiant me rassure et m’explique que je suis bien au bon endroit.
6h00, toujours pas de prof en vue. Quelques élèves sont là mais je ne suis pas bien certain qu’ils font partie de mon groupe… je m’installe quand même à une table au deuxième rang (sérieux mais pas trop non plus, il faut avoir l’air cool).
6h15, « El profesor » arrive, ne s’excuse pas, met ses petites affaires en ordre, salue comme si de rien n’était et fait son introduction.
7h30, Il part en avance…
¡ Bienvenido a Barranquilla, c’était ton premier jour de cours !
Etudier en Colombie : choc culturel
La ponctualité n’est pas une valeur fondamentale dans les Caraïbes. C’est un peu compliqué à appréhender quand tu viens d’un pays où l’enseignant ferme la porte à clé une minute à peine après le début du cours… voir éventuellement une minute avant.
Je me souviens d’une fille qui habitait juste à côté de mon école de commerce. Incapable d’arriver à l’heure à la moindre classe. Les 60 autres étudiants de l’amphi la dévisageaient chaque matin lorsqu’elle nous interrompait en passant la porte.
A Barranquilla elle aurait été à sa place. Elle aurait même pu prendre le temps de faire la bise à ses copines avant de s’asseoir.
Même si personne n’a dû se rendre compte de mon effort de ponctualité (qui n’est pas un effort d’ailleurs) je ne le regrette pas ! C’est même un bon sujet de rigolade quand je discute avec mes amis « costeños ». Ils sont bien conscients de cet aspect culturel qui leur est propre.
Si tu as des anecdotes à partager, l’espace commentaires et le forum sont là pour toi !
¡Hasta Pronto !
En Colombie comme au Pérou ce n’est pas la ponctualité qui les étouffent ! Sauf pour le pognon (y compris pour les profs).
Le niveau scolaire est lamentable dǘ au manque de sérieux de ponctualité du personnel enseignant qui se dit a longueur de temps sous payé malgré les quelques heures de présence (ne parlons pas de travail) de ceux ci.
Ce qui peut être pire encore dans les collèges privés ou les profs changent comme de chemise de lieu de travail et de matière alors qu’ils n’en n´ont pas la compétence.
La plupart d’entre eux ne sont pas formés pour enseigner, n´obtiennent pas de discipline par manque d´éducation familiale des éleves. Les diplômes en Colombie (le Bachilerato entre autres) sont obtenus souvent par « apoyo » (entendez par la corruption = argent) . Pour les mauvais élèves ou ceux qui ne peuvent pas payer leur année de scolarité, on les inscrit dans les collèges ou ils suivent (soit disant) 2 années (2 niveaux de classe) en une année.
Il y aurait beaucoup á dire sur les études supérieures aussi…
¡Hola Fab!
Je suis d’accord avec certaines choses que tu expliques… notamment le niveau, la ponctualité et le manque de discipline.
Cependant je pense qu’il y a un peu de tout en Amérique Latine, du bon et du moins bon.
Je connais des professeurs qui correspondent parfaitement à ta description et d’autres qui surpassent largement mes professeurs de DUT et de Master en France. Le genre d’enseignant passionné qui sait transmettre son savoir.
Je crois que la problème majeur en Amérique (latine ou non) c’est la privatisation de l’enseignement. Les étudiants sont parfois considérés comme des clients et l’université/entreprise est trop complaisante avec eux de peur qu’ils n’aillent dépenser leurs sous chez la concurrence.
¡Hasta pronto!