Si l’on se base sur les écrits et le concept de « Lean Startup » d’Eric Ries (que je recommande de lire ou au moins de survoler à tout entrepreneur), de nombreux projets entrepreneuriaux échouent pour la même raison. Leurs créateurs ne savent ni pivoter ni abandonner au bon moment.

Nous allons laisser la notion de pivotage de côté pour cette fois et nous concentrer sur la notion d’abandon au travers de cet article.

Si tu n’as pas encore consulté les 5 autres grandes erreurs que commettent les entrepreneurs expatriés en Colombie je t’invite à découvrir ces publications :

  1. Choisir les mauvais associés
  2. Se tromper dans sa segmentation client
  3. Ne pas savoir vendre
  4. Investir au mauvais moment
  5. Copier-coller un business model

Dans ce sixième article nous allons donc nous focaliser sur un point clé de l’entrepreneuriat que de nombreux créateurs d’entreprises n’aiment pas aborder : abandonner.

 

Abandonner son entreprise en Colombie

Décision compliquée : abandonner son projet

Le souci de la plupart des entrepreneurs est l’amour qu’il vouent à leur projet. C’est certainement d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de leur première entreprise, ils ne se sentent pas l’âme de laisser leur bébé tomber dans l’oubli.

Un entrepreneur est par essence une personne optimiste. Il croit en l’avenir et souhaite voir ses efforts se transformer en succès.

Le dicton « l’amour rend aveugle » s’applique d’ailleurs très bien à l’activité entrepreneuriale car c’est bien de cela qu’il s’agit souvent : d’amour et d’aveuglement.

Il arrive parfois qu’un projet soit voué à l’échec ou que nos compétences et autres ressources ne soient pas suffisantes pour le mener à bien.

L’important est de s’en rendre compte à temps et ne pas perdre d’autres opportunités à cause de notre entêtement.

 

Pourquoi est-il difficile d’abandonner un projet entrepreneurial ?

Il existe un grand nombre de raisons de ne pas laisser tomber son idée de business et persévérer. Certaines sont louables… d’autres absolument pas. En voici 5 mais la liste n’est pas exhaustive :

  • La pression sociale : tu as créé une entreprise et tes proches te demandent régulièrement si tu es enfin devenu riche. Il n’ont certainement jamais monté un business en Colombie ou un business tout court et c’est bien pour cela qu’ils ne comprennent pas qu’après 6 mois d’efforts les résultats ne sont pas encore si incroyables que cela.
  • L’exigence personnelle : tu t’étais fixé des objectifs et t’étais laissé à rêver de liberté financière et croyais que tu allais changer la vie de tes clients.
  • La peur de commencer quelque chose de nouveau : si tu laisses tomber ce ne sera certainement pas pour redevenir un employé à vie… mais tu as éventuellement la frousse de débuter une nouvelle aventure et d’en prendre plein la figure une seconde fois.
  • L’obligation d’expliquer aux gens pourquoi tu as abandonné : tu as bassiné tout le monde avec ton produit révolutionnaire pendant 2 ans et maintenant il va falloir expliquer pourquoi il n’a rien révolutionné du tout… alors tu t’entêtes à continuer.
  • Le statut de « looser » qui t’attend : tu as essayé, tu as échoué… et personne ne te laissera l’oublier !

Mon conseil : laisse parler les gens (sache que mes articles sont pour la plupart écrits sur le vif… et que ce genre de blagues ne sont pas préméditées).

Je me souviens avoir discuté avec de jeunes entrepreneurs français qui ont tenté leur chance dans l’importation de vin en Colombie. A mon sens se lancer dans ce genre de projets quand tu as seulement la vingtaine est plus qu’incroyable.

Commentaires des proches : « tu auras essayé » (avec l’intonation qui résonne plus comme un « tu t’es bien planté en voulant sortir du lot »).

C’est certainement l’un des plus grands reproches que je ferais à la culture française : elle se focalise bien plus sur les échecs et déconvenues que sur les efforts et la capacité à se surpasser des individus.

  • Un colombien te dira certainement : « muestrales quien es el papá » (montre leur de quoi tu es capable).
  • Un français te découragera : « attention tu risques d’aller droit dans le mur ».

Autre conseil : entoure-toi d’entrepreneur et de personnes qui ont le même état d’esprit que toi.

 

Quand abandonner son entreprise en Colombie ?

Ce n’est pas à moi de te dire quand ou pourquoi abandonner ton projet.

Cependant je peux te donner quelques trucs et astuces.

  • Fixe-toi une limite et des objectifs précis

Pour ne pas persévérer dans un projet qui ne te mènera nulle part oblige-toi à faire le bilan de son état d’avancement à une date précise et à l’évaluer au travers des objectifs que tu t’étais imposés au moment de débuter. Si tu n’as pas réussi à les honorer il faudra peut-être mettre ton concept de côté et passer à autre chose.

  • Ne te focalise pas sur des indicateurs superflux

On pourrait ici parler d’indicateurs de « vanité » : nombre d’abonnés sur Facebook, nombre de suiveurs sur Instagram, quantité de prospectus distribués, volume d’heures travaillées par ton équipe etc. Au final si personne ne se transforme en client et ne met la main à la poche pour acheter ton produit ces indicateurs n’ont aucune valeur.

  • Discuter avec tes prospects

Il n’y a rien de plus important que l’opinion de tes premiers clients. S’il ne vont pas dans ton sens et que leur avis se heurte au tien ne les ignore pas, trop d’entrepreneurs font l’erreur de ne pas tenir compte du « feedback » de leurs prospects pour une raison ou une autre. Au final ce sont eux qui décideront si ton produit est intéressant ou non et c’est toi qui as pris la décision de leur venir en aide, leurs remarques sont donc ta première source d’inspiration ! Ils t’orienteront certainement vers une redéfinition de ton projet à laquelle tu n’avais pas songé ou te pousserons à « pivoter« .

J’espère cet article t’auras donné un coup de pouce pour entreprendre en Colombie (ou ailleurs).

Si tu as besoin d’aide je t’offre 45 minutes d’accompagnement par téléphone.

¡Hasta Pronto!