Expatriation en Colombie : ce qu’il faut savoir
L’expatriation en Colombie fait rêver de nombreuses personnes, il faut cependant être conscient de ce qui t’attend avant de te lancer à l’improviste dans un voyage parfois sans retour.
Tu vas attraper des maladies imprévues
On parle souvent des touristes qui ont choppé une bonne gastro-entérite après avoir mangé un plat au coin d’une rue ou s’être risqués à boire l’eau du robinet locale… tu noteras que j’emploie le mot « gastro-entérite » et non « turista » (soyons honnêtes c’est juste un mot un peu plus sexy pour faire référence à une diarrhée aiguë).
Bref, en t’expatriant en Colombie ta santé pourrait bien te jouer des tours de temps à autres : maux de ventre à répétition, grippes inexpliquées, baisse de moral, réactions allergiques aux piqûres de moustiques, maladies tropicales… tu vas forcément passer par l’une ou plusieurs de ces sympathiques étapes.
Cela fait partie des aléas de la vie d’expatrié en Colombie : ton organisme n’est pas forcément habitué au climat ou aux bactéries locales et il va falloir lui laisser un peu de temps pour s’y faire (s’il y arrive).
Lire aussi : les vaccins pour la Colombie
Ecouter le podcast : j’ai attrapé la dengue en Colombie
Tu vas traverser des moments de solitude
Partir loin de son pays d’origine implique de laisser derrière soi tout ou partie de sa famille et de ses amis. En trouver de nouveaux peut prendre du temps et il te faudra affronter certaines difficultés en parfaite autonomie.
On parlait justement de la santé : tomber malade à l’étranger c’est tout une aventure (plus ou moins plaisante). Médecin en version originale, système de remboursement obscur, pas de proche pour t’accompagner ou prendre soin de toi… si tu n’as pas le moral l’expérience peut être éprouvante. C’est d’ailleurs le moment rêvé pour tester ton niveau d’espagnol et tes aptitudes à la survie en milieu inconnu.
A cela il faut ajouter le fait que tu éviteras certainement de confier à tes proches restés en France (ou ailleurs) que tu es malade et ce, pour ne pas les inquiéter outre mesure.
Une parisienne à Cali a rédigé un court article qui illustre bien cette idée : ce que ma mère ne me dira jamais.
Ton niveau de français va se dégrader
Mais on en a déjà longuement discuté dans cet article : l’attrition langagière.
Tu peux aussi écouter ce podcast : l’attrition langagière en Colombie.
Tu ne seras jamais l’un d’entre eux
Ce blog a tendance à ne pas tarir d’éloges sur les colombiens. Que ce soit au travers des articles ou des podcasts il n’est pas rare de lire ou d’écouter des commentaires du style : « les colombiens sont des gens accueillants ».
Je ne vais pas revenir sur cette perception du peuple colombien que beaucoup partagent : sympathiques, accueillants, généreux ou encore désireux d’intégrer les nouveaux venus.
Cependant tu ne seras jamais un vrai colombien. D’ailleurs il arrivera certainement un moment où tu ne seras plus français (ou suisse ou que sais-je d’autre) non plus.
Lire aussi : être français en Colombie
Tu as grandi en regardant des dessins-animés différents, ton adolescence a été rythmée par d’autres musiques et de nombreuses autres références culturelles t’échapperont à tout jamais. L’intégration culturelle totale est à mon sens impossible pour un individu qui n’est pas né sur le sol colombien ou n’a pas vécu sa plus tendre enfance sur place.
Ecouter le podcast : ce que tu dois savoir avant de t’expatrier
Tu vas te remettre en question
A moins d’être le dernier des individus obtu et fermé d’esprit ton expatriation te poussera à un moment ou un autre dans tes retranchements et tu seras amené à te remettre en question.
Avec tout le respect que j’ai pour celles et ceux qui ont décidé de faire leur vie au sein de leur pays natal… j’ai cette sensation qu’ils ne peuvent percevoir la réalité qu’en 2D.
Il existe une véritable différence entre traverser un pays en tant que touriste, y étudier ou y travailler quelques mois et faire le choix de s’y installer durablement.
Quand on a grandi dans un système dont les valeurs sont partagées par le plus grand nombre (et remises en question par une seule poignée) s’expatrier permet de voir la réalité sous un autre jour. Partager le quotidien des colombiens est certainement la chose la plus enrichissante qu’il m’ait été donné de vivre.
Apprête-toi à découvrir la vie en 3 dimensions (pas besoin de lunettes) !
Tes amis ne comprendront pas forcément ce que tu fais à l’autre bout du monde
Tu ne seras jamais colombien… mais tu n’es plus vraiment français non plus.
Certains de tes proches s’interrogent d’ailleurs sur les motivations de ton périple au sein de ce qu’ils considèrent comme le tiers-monde (c’est la télévision qui leur a dit alors c’est forcément vrai).
Ce sont d’ailleurs certainement les mêmes qui te disaient qu’on collerait ta photo sur la mairie pour compter les jours de détention !
La vie continuera sans toi
Pendant que tu es parti dans ton paradis que tout le monde t’envie… tes amis se sont mariés, ont eu des enfants, ont commencé à contracter des crédits sur 30 ans.
Toi tu viens aux nouvelles une fois par an (certainement pour Noël).
C’est la vie !
Tu vas galérer avec des procédures diverses et variées
S’expatrier et partir vivre à l’étranger c’est aussi :
- Faire une demande de visa (et même certainement plusieurs)
- Prendre les dispositions nécessaires pour ta santé
- Essayer de comprendre comment fonctionne le système des impôts
- Voter depuis l’étranger
- T’enregistrer comme français résidant à l’étranger
Cependant ce ne sont pas forcément les étapes les plus compliquées à traverser. Il semblerait que se réinstaller en France est plus ardu que de s’en éloigner.
Lire aussi : « Au secours, je rentre en France ! » (Les Echos)
Au final il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. L’expatriation est une porte ouverte sur un monde où tout est possible mais aussi relativement imprévisible. Une aventure qui ne conviendrait pas forcément à tout le monde mais que tout le monde devrait certainement essayer au moins une fois pour ouvrir son esprit.
N’hésite pas à commenter cet article si le cœur t’en dit.
¡Hasta pronto!
Ce n’est déjà pas simple d’une province à l’autre, dans un pays limitrophe…
S’expatrier vers un monde tellement différent demande courage, volonté, et surtout une ouverture d’esprit et un contact humain qui n’est pas à la portée du commun des mortels. C’est sans doute la raison majeure qui rend inutile toute explication auprès des sédentaires qui considèrent l’expatrié un peu comme « hors norme ».
Les VRAIS amis déjà rares dans une vie toute tracée le sont encore bien plus si on en dévie.