Aujourd’hui en Colombie, quatre jours se sont écoulés depuis mon dîner improvisé avec le maire de Pasto et les médias venus couvrir l’un des plus beaux carnavals d’Amérique Latine.
Hier soir, j’ai découvert les tascas, dansé la salsa et certainement un peu abusé sur l’aguardiente (l’alcool local à base d’anis). Je me suis couché le visage encore grimé de peinture noire et de farine (tradition carnavalesque pastusa).
À 8h00 pile, la réception de l’hôtel m’appelle :
– Une voiture de la mairie est là pour vous.
– Une voiture de la mairie ?
– Oui, le chauffeur vous attend.
Je regarde par la fenêtre, un 4×4 noir aux vitres teintées est posté devant mon hôtel :
– Maman, je crois que c’est une voiture blindée qui nous attend en bas.
– Tu te moques de moi ? 😉
– Non non, j’ai vu la même dans une telenovela !!
Quand mon nouvel ami parlait de passer nous chercher… je ne me doutais pas qu’il allait nous envoyer une voiture officielle.
Un peu gêné, je leur demande de patienter et leur explique que les 4 jours de carnaval m’ont laissé quelques séquelles. Je saute dans la douche, je me prépare, heureusement mon matériel audio-visuel est toujours chargé et paré pour l’aventure !
On s’installe dans notre véhicule officiel banalisé, il est effectivement blindé. Impossible de baisser les vitres. Nous avons aussi un garde du corps avec nous. J’essaye de discuter un peu… mais je crois que sa fonction ne lui permet pas trop de se déconcentrer.
Une fois arrivés à la mairie, nous sommes accueillis par la secrétaire de Germán Chamorro (le maire de Pasto). Je l’entends murmurer à ses collègues : « los periodistas ya llegarón ». Ma mère qui se débrouille un peu en espagnol me demande :
– Doniphane, ça veut dire quoi « periodistas » ?
– Journalistes.
– Pourquoi ils disent tout le temps « periodistas » ?
– Je crois qu’ils pensent qu’on est de vrais journalistes… moi j’ai juste dit que je postais une vidéo chaque lundi !
On nous propose un café… ça m’aide à faire passer les courbatures de la veille !
Bilan : on part pour le festival de la culture paysanne en compagnie du maire, sa femme, sa secrétaire et plein de gens qui pensent que nous sommes des journalistes internationaux.
La suite de cette aventure dans le Nariño… demain…
À demain, en Colombie !