L’interview de la semaine dernière (Loïc de l’entreprise Mon Stage en Colombie) est disponible par : ici !
Le tourisme en Colombie : un secteur porteur
- Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Nicolas Poupard, j’ai 31 ans, marié et futur papa dans quelques mois. Je suis le co-fondateur et directeur général de Masaya Hostels, créé il y a 6 ans. Lillois d’origine, j’ai pas mal voyagé avant de décider d’allier deux de mes passions : l’entrepreneuriat et le voyage. La Colombie a l’époque n’ était pas du tout développée au niveau touristique mais le potentiel était déjà là. Nous avons donc lancé un premier « hostel » à Bogotá en 2012, puis à Santa Marta en 2013 et Quito en 2017. Cette année (2018) nous ouvrons San Agustin et démarrons les travaux sur Medellin et prospectons en Amérique Centrale.
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Les colombiens ont le sens de l’accueil
- Comment es-tu arrivé en Colombie ?
Les infrastructures touristiques colombiennes sont encore limitées
- Pourquoi avoir choisi d’y développer ton business ?
La Colombie en 2011 était au tournant de son développement touristique et le fait d’y avoir habité un an m’ a donné une vision plus concrète du potentiel du pays. Les infrastructures touristiques n’y étaient pas très développées et le gouvernement débutait une politique d’ouverture aux IDE. Mais avant tout nous voulions vivre de notre passion et faire découvrir la Colombie du mieux possible aux touristes du monde entier.
Le cadre légal du tourisme en Colombie est assez flou
- Quelles sont les différences que tu as pu remarquer entre ton secteur d’activité ici en Colombie et son équivalent en France ?
Le secteur des auberges de jeunesse est beaucoup plus compétitif en Amérique du Sud qu’en Europe. Cependant, ici nous avons la chance de pouvoir aller plus vite sur le développement d’un projet. Les impôts en Colombie sont parmi les plus élevés au monde et les règles juridiques ne sont pas claires et sont propices à la corruption. De plus, avec l’ouverture du pays au tourisme le gouvernement est un peu dépassé et met en place une législation qui n’est pas du tout adaptée et extrêmement contraignante pour tous les acteurs touristiques.
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- Si tu pouvais revenir quelques années/mois en arrière que ferais-tu différemment ?
Pas grand chose car sans erreurs on n’apprend pas !
- Quelles sont les difficultés qu’il t’a fallu surmonter pour mener à bien ton projet ?
En 5 ans d’existence, nous avons eu à faire face à beaucoup de problématiques. Notre activité rassemble beaucoup de métiers et de compétences différentes. La première problématique récurrente est celle de la stabilisation du personnel et de sa formation. En effet, les différences culturelles entre le France et la Colombie sont grandes et c’est à nous de nous adapter. Les colombiens, et notamment les « samarios » (habitants de Santa Marta), sont très carpe diem et il est compliqué de les faire se projeter sur le long terme, surtout avec des plans de carrière qui dépendent beaucoup de notre développement et qui sont donc changeants.
Dans l’hôtellerie les salaires sont historiquement bas et trouver de la main d’œuvre compétente et bien formée est compliqué. Surtout qu’avec un taux de rotation élevé la formation est compliquée et récurrente et du coup souvent bâclée. Cependant nous arrivons à un moment ou nous commençons à avoir une équipe plus stable et la formation est en train de se structurer. Au niveau du développement c’est assez compliqué de trouver des spots qui nous correspondent à 100%.
De plus, les lourdeurs administratives et les spécificités du pays rendent compliqués les achats immobiliers. A San Agustin par exemple, le terrain était passé aux mains des FARCS depuis plusieurs années et n’avait donc pas d’écriture publique. Il faut s’entourer d’avocats très compétents et ne pas avoir froid aux yeux. La gestion des travaux est également une phase passionnante mais compliquée et les retards et autres dépassements de budgets sont monnaie courante ici. Surtout dans des coins reculés où trouver de la main d’œuvre technique compétente relève de l’impossible !
A Bogotá également, nous avons acheté une maison pour faire une extension de l’hôtel et y ajouter 12 chambres supplémentaires… mais qui est bloquée par le « patrimonio » depuis 3 ans. Cela fait donc maintenant 3 années que nous nous battons avec des avocats pour débloquer une situation qui stagne à cause de l’inertie administrative qui peut parfois exister en Colombie.
Enfin, la partie administrative et comptable est un gros enjeu pour nous dans le cadre d’un important développement futur et les règles qui ont tendance à changer tous les ans rendent assez compliquée la mise en place d’une structure sur le long terme.
Beaucoup de systèmes IT (technologiques) innovants ne sont pas encore présents en Colombie et les choix sont donc assez limités dans ce domaine ce qui nous complique d’autant plus la tâche. Heureusement, nous avons une excellente équipe qui est en train de relever ce challenge !
Ecouter le podcast : différences culturelles et entrepreneuriales (France vs. Colombie)
Pour réussir dans le tourisme en Colombie : ne pas négliger le relationnel
- Quels sont les conseils que tu souhaiterais donner à un entrepreneur désireux de suivre tes pas et venir s’implanter en Colombie ?
bonjour je ne savais pas pour l’hôtel a bogota . Je suis intéressée si l’hôtel pratique le transfert aller retour de l’aéroport . qu’en est il ??? merci !!!!
Bonjour Christine,
Je vous invite à prendre contact directement avec l’hôtel au travers de sa page facebook : https://www.facebook.com/masayabogota/
ok merci !!!