Afin de t’offrir un large panel d’opinions et de retours d’expérience quant à la création d’entreprise en Colombie Colombianito a décidé de se lancer dans une série d’interviews d’entrepreneurs expatriés.

Ce sera pour toi l’occasion de découvrir les éventuels chocs culturels qui t’attendent.

Ces articles te permettront aussi de bénéficier des quelques conseils que seul un véritable entrepreneur expatrié pourrait te prodiguer.

Aujourd’hui c’est Loïc qui nous présente son business et son expérience de l’entrepreneuriat en Colombie :

 

Entrepreneur en Colombie : le goût des voyages

  • Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Loïc Garnier, fondateur du site web MonStageEnColombie, un jeune Français originaire de Montpellier, globe-trotter pendant mes études et maintenant Colombien d’adoption.

Depuis tout jeune, je suis un amoureux des voyages. Je me souviens en 4ème, nous avions un échange avec un collège italien de Toscane. J’étais mort de trouille à l’idée d’aller passer une semaine avec une famille italienne, sans maîtriser un mot de leur langue. Je fus vite réconforté par l’accueil chaleureux et les nombreux cadeaux de la Maman de Davide. Cette expérience fut charnière, et me donna dès l’âge de 13 ans le goût des voyages.

Aujourd’hui, mon rêve est exaucé, car j’ai eu la chance de vivre plusieurs années en Lituanie, au Costa Rica et pour finir aujourd’hui en Colombie.

Ecouter le podcast : conseils pour voyager en Colombie.

 

Entrepreneur en Colombie : une grande expérience de vie

  • Comment es-tu arrivé en Colombie ?

D’abord par hasard au cours d’un voyage en sac à dos à travers l’Amérique du Sud. Une grande expérience de vie, où j’avais fait le choix de sortir de ma zone de confort et de mon poste de responsable marketing au Costa Rica, pour partir découvrir un peu le monde et surtout moi-même.

Ce voyage s’est terminé à Rio de Janeiro, où j’ai rencontré ma petite amie colombienne, 24 heures avant de prendre mon vol de retour vers l’Europe. Je suis donc allé en Colombie, la seconde fois, par amour pour ma copine (et pour le pays aussi).

Ecouter le podcast : Colombie, le pays de l’entrepreneuriat

 

Entrepreneur en Colombie : le tourisme, une activité en plein essor

  • Pourquoi avoir choisi d’y développer ton business ?

Arrivé en Colombie, j’ai naturellement commencé à travailler dans le tourisme. Mon premier business consistait à faire de la publicité pour les hôtels colombiens sur le marché français.

J’ai pu m’apercevoir à quel point le tourisme était en croissance en Colombie. La destination est de plus en plus choisie par les Français. À tel point que certains hôteliers colombiens me demandaient si je connaissais des francophones désireux de travailler à leurs côtés. Là est venue l’idée d’offrir cette opportunité à des étudiants français.

J’ai donc créé MonStageEnColombie, un site web qui aide les étudiants francophones dans leurs recherches de stage en Colombie. Mais aussi et surtout qui les accompagne pendant  la durée complète de leur séjour. En effet, mes expériences d’expatriations m’ont enseigné que les « galères », arrivent souvent une fois sur place. C’est pour cette raison que nous sommes attentifs aux difficultés que rencontrent l’étudiant et l’assistons 24/24h 7/7J via Whatsapp. Le but étant que le jeune français vive une expérience positive et reparte de Colombie heureux et enrichi.

Ecouter le podcast : ce que les colombiens ne savent pas (marché du tourisme).

 

Entrepreneur en Colombie : une belle opportunité pour les francophones

  • Quelles sont les différences que tu as pu remarquer entre ton secteur d’activité ici en Colombie et son équivalent en France ?

Même si des villes comme Cartagena et Medellín attirent une clientèle internationale, je trouve que le tourisme est encore peu développé en Colombie. Le potentiel est grand, les institutions et les acteurs locaux en sont bien conscients et des nouveaux projets apparaissent tous les jours.

Cependant, le niveau de formation dans les métiers du tourisme est relativement bas, voire nul dans certaines zones de la Colombie. Ce manque de personnel qualifié est la plus grande faiblesse que j’observe en Colombie, vis-à-vis de la France.  Je rencontre régulièrement des réceptionnistes, serveurs ou cuisiniers qui ont 18/19 ans, sans expériences, ni formations. Ils apprennent sur le tas, souvent avec beaucoup de bonne volonté. Le SENA (une institution publique offrant des formations souvent gratuites) organise des actions, malheureusement peu communiquées ou pas toujours en adéquation avec le planning d’un jeune travailleur.

Ce manque de professionnalisme dans le secteur du tourisme est une opportunité pour les stagiaires, salariés ou créateurs d’entreprises français, accueillis ici les bras ouverts.

Ecouter le podcast : les nouveaux marchés colombiens.

 

Entrepreneur en Colombie : une notion du temps bien différente

  • Quelle est la difficulté qui a le plus marqué ton expérience d’entrepreneur expatrié en Colombie ?

La notion au temps qui n’est pas du tout la même qu’en France. Les délais ne sont pas toujours respectés, les heures de RDV sont approximatives. C’est très contraignant pour s’organiser.

Je lutte au quotidien sur ce point. Mes clients sont des étudiants français, en recherche active d’un stage. Ils ont besoin d’être fixés rapidement sur le statut de leur candidature. Les Colombiens (même ceux travaillant à Bogotá) aiment prendre le temps, et parfois, donnent des réponses floues : « su perfil es interesante, yo lo aviso » ou encore, « mañana, lo entrevisto ».

Mon conseil aux étudiants dans ce cas, est de se référer à l’écrivain américain Henry Miller qui disait « une destination n’est jamais un lieu, mais une nouvelle façon de voir les choses ».

Ecouter le podcast : la ponctualité en Colombie.

 

Entrepreneur en Colombie : apprendre à lire entre les lignes

  • Si tu pouvais revenir quelques années/mois en arrière que ferais-tu différemment ?

Je passerais plus de temps à écouter mes interlocuteurs colombiens. Ils sont généralement très subtils dans leur communication et disent beaucoup de choses de manière indirecte.

Nous, Français, avons tendance à prendre au pied de la lettre ce qui se dit. Comme si la parole était un engagement, un contrat. Là encore une fois, il faut voir les choses sous un angle différent. Il vaut mieux faire valider plusieurs fois une information et au mieux, confirmer par écrit la promesse d’un Colombien.

Ici, j’ai aussi appris à être plus patient. Les Colombiens sont souvent très ouverts et euphoriques lors des premiers contacts, alors que leur confiance véritable est un trésor, pas toujours facile à atteindre. Il faut aimer le contact, parler de soi, un peu se montrer (certains diront que les Colombiens sont superficiels ou « bling-bling »), je crois plutôt qu’ils travaillent l’apparence et la forme pour rassurer.

Lire aussi : En Colombie tout le monde me dit « oui ».

 

Entrepreneuriat en Colombie : tolérance, patience, adaptation et détermination

  • Quels sont les conseils que tu souhaiterais donner à un entrepreneur désireux de suivre tes pas et venir s’implanter en Colombie ?

Dans le tourisme et les services beaucoup de choses restent à faire. De nombreuses opportunités existent, même pour des jeunes entrepreneurs, avec peu d’expériences et de financement.

Personnellement, je crois qu’une personne parlant l’espagnol, avec un bon relationnel et beaucoup d’énergie à toutes ses chances pour réussir en Colombie.

Bien sûr, il doit s’attendre à un choc culturel, dans un pays qui à première vue bien semblable à la France (religion catholique, langue latine, pays libéral, occidental). Tolérance, patience, adaptation et détermination sont, je pense, les clés pour surpasser cette barrière et vivre heureux son projet de création d’entreprise.

Merci encore à Loïc Garnier pour ses réponses.

Visiter le site de Loïc : Mon Stage en Colombie.

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